vendredi 28 février 2014

"L'in(serre)titude", expo Louis Molle, La Serre St Etienne (42)

Des goûts et des couleurs....


Le printemps s'est installé en avance un peu partout et même dans les salles d'expo. C'est ainsi que la couleur éclate à travers des personnages de carton ou des dessins qui donnent la vie à des plantes et des êtres hybrides toniques et dynamiques : imaginez un croisement entre plantes carnivores du jeu vidéo Super Mario et blobs étranges à la Day of the Tentacle!




Louis Molle présente ses dernières oeuvres en 2D et sculptures qui ne sont pas sans relief. Voici un artiste qui mêle les influences, de Picasso à Chaissac, du jeu vidéo à l'art populaire; on ne peut dénombrer les sources auxquelles ce dernier est allé puiser!

L'essentiel, c'est le dynamisme et une certaine bonne humeur qui transparait à travers les pièces : l'imaginaire est appelé à fonctionner à plein régime et le cadre du (bon) goût se trouve malmené. Le travail en série est induit par l'utilisation d'une couleur autour de laquelle couleurs, matières et formes se combinent dans le but de donner naissance à une création imaginative.






Un monde onirique et euphorisant à découvrir jusqu'au 29 mars à La Serre!


mercredi 26 février 2014

Expo Corps et esprits, MAH, Genève (Suisse)

Corps et croyances antiques...


Fruit du remaniement du musée, cette exposition se veut la mise en valeur du fonds des Antiquités ainsi que les prêts de la collection Gandur. Il s'agit de questionner le monde méditerranéen antique à travers ses représentations corporelles et mettre en avant à la fois la volonté de décrire ou magnifier le corps mais aussi de faire de celui-ci un objet lié aux esprits si nombreux dans les sociétés de l'Antiquité.


La vision du corps peut mettre en pratique une volonté de réalisme comme les bustes romains des matrones ou des pères de famille ou bien dévoiler un idéal de la nudité comme le montre remarquablement la sculpture grecque.


Les statuettes plus anciennes comme celles des civilisations cycladiques ou mésopotamiennes dessinent une présence, une stature qui se dresse dans l'espace et qui met en scène le geste du quotidien ou bien des occupations sacrées.

Et c'est cette vision sacrée que la seconde partie de l'expo va tenter de retracer à travers des objets de culte ou magiques représentant dieux et animaux; car le corps animal est un motif récurrent dans toutes ces sociétés en lien direct avec la nature. L'animal évoque tant la vie que la mort : les dieux égyptiens ou les monstres gréco-romains témoignent de cette animalité liée aux forces de la nature et de l'au-delà.



Un voyage au travers du corps et de l'esprit, deux faces d'une même pièce selon les croyances antiques...
Une expo jusqu'au 27 avril 2014 :

http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/expositions-evenements/expositions/corps-et-esprits/

dimanche 23 février 2014

Expo Konrad Witz et Genève, MAH, Genève (Suisse)

Une renaissance picturale...


Les panneaux peints par Witz pour la cathédrale de Genève sont considérés comme un jalon important dans l'Histoire de l'Art puisqu'ils présentent un paysage reconnaissable (les environs de la ville) avec une volonté de réalisme nouvelle pour ce XVème siècle.
C'est pourquoi les spécialistes le classe plus volontiers dans l'Ars Nova (une sorte de pré-Renaissance influencée par les Flammands) que dans le style Gothique alors en vogue en France ou dans de nombreux pays. L'expo-dossier permet d'ailleurs de se faire une idée du travail et du style particulier de Witz qui travailla pour la maison de Savoie et d'autres jusqu'aux années 1450.


Représentant sur une face des épisodes de la vie de St Pierre (patron de Genève) et deux scènes avec la Vierge (une adoration des Mages et une présentation de l'ordonnateur de l'oeuvre), les panneaux avaient été extrêmement endommagés lors de la période iconoclaste qui suivit l'entrée de la région sous la bannière de la Réforme. Les panneaux furent même oubliés pendant plusieurs siècles et ce n'est qu'au tout début du XXème que l'on confia la tâche à un peintre de redonner du lustre aux images.


Mais voilà que les figures, très abîmées, ne pouvant donner de réelles informations, l'artiste prit la décision de faire des visages selon sa propre logique. Ce sont ces repeints et les couches modernes qui ont été effacées et depuis 2011, une grande campagne de restauration a eu lieu. C'est ce travail de restauration qui est en partie mis à l'honneur avec des panneaux interactifs qui permettent de saisir les différentes techniques mises en oeuvre pour retrouver le tableau original.




Jusqu'au 23 février et une oeuvre visible dans les collections permanentes du musée :

http://institutions.ville-geneve.ch/fr/mah/expositions-evenements/expositions/konrad-witz-et-geneve/



mercredi 19 février 2014

Hyakunin Isshu 86

Saigyo Hoshi


Serait-ce la lune
qui pour me faire pleurer
m'a rendu songeur
ou une feinte plutôt
pour les larmes que je verse

La série de l'Ogura représente le guerrier Benkei et Shizuka Gozen. Cette scène de kabuki trouve son origine dans le Dit des Heike qui narre la guerre que les clans Minamoto et Taira se sont déclarée afin de prendre le contrôle de l'Empire et mettre fin à la période Heian :


Benkei le guerrier est chargé de rapporter la tête d'une noble : voulant la sauver, il trouve un subterfuge grâce à la servante de cette femme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et dont il veut faire passer la tête pour celle de sa maitresse. Or, cette servante est la fille qu'il a laissée derrière lui dix-huit ans plus tôt. Il sacrifie ainsi son propre enfant afin de sauver son maitre. Dans l'estampe, il est consolé par Shizuka Gozen qui, elle aussi, devra affronter son propre frère et sera tuée par lui.

Yoshitoshi

Le parallèle entre poème et kabuki est à faire sur deux plans : tout d'abord, c'est l'hésitation et la détresse du héros qui font écho aux vers de Hoshi. Dans un deuxième temps, c'est l'idée de feinte, de subterfuge qui lie les deux oeuvres. La songerie du héros, torturé par le dilemme du devoir et de l'amour, trouve un écho dans celle de l'amoureux qui ne trouve que frustration à son désir.

Chikanobu

Les récits issus du Dit des Heike cristallisent un monde violent où l'honneur est l'étalon des valeurs. L'amour filial, la passion ou la bonté sont éclipsés par ce pouvoir guerrier qui commande l'obéissance et la hiérarchie stricte. La vengeance et la rancoeur deviennent alors des moteurs puissants de la dramaturgie de ce monde qui donnera naissance au Shogunat et son emprise de plusieurs siècles. 


lundi 17 février 2014

Expo La couleur dans l'estampe japonaise, Musée Guimet, Paris

D'images et de couleurs...





Durant le XVIIème siècle, l'estampe religieuse importée de Chine va connaitre une révolution : le concept bouddhiste de "monde flottant" (Ukiyoe) qui désigne les vains plaisirs du monde va être partiellement déplacé dans le contexte profane.
C'est dans ces conditions que des artistes de la ville d'Edo vont utiliser la thématique du plaisir dans un but esthétique et non plus religieux. Les images sont élaborées à l'encre et au noir pendant des décennies. Puis, avec Moronobu et Sukenobu, des pigments végétaux feront apparaitre des bruns, oranges et rouges dans les estampes.


Ce sera lors du XVIIIème siècle avec Harunobu que les couleurs variées vont s'épanouir : on parlera alors d'image de brocart (Azuma Nishikie) en référence aux tissus somptueux brodés dans la région de Kyoto : le livre et l'image bourgeoise d'Edo entrera en concurrence avec le chatoiement des brocarts de la cour de l'Empereur.

Les scènes galantes, les références littéraires et esthétiques fleuriront pour un public toujours avide de beauté et de nouveauté. La courbe d'un cou, celui d'un pli de kimono seront les portes d'entré d'un monde du plaisir des sens et de l'esprit.

Une Genèse de l'estampe à découvrir au Musée Guimet jusqu'au 10 mars :

http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-en-cours/la-couleur-dans-lestampe-japonaise










samedi 15 février 2014

Li qing zhao ou le crépuscule des Song

 Les fleurs du cannelier...

Une découverte poétique de la Terre du Milieu grâce à la reprise de la collection Orphée/La Différence!


 
Li QingZhao naquit en 1083, au Shandong et passa son enfance à Jinan. Son père, lettré renommé, devait plus tard intégrer le Bureau des Rites, à la Cour. L'enfant, selon la tradition familiale — sa mère suivait elle-même les traces de son propre père, célèbre poète — manifesta très tôt des dons rares que son entourage remarqua et favorisa. Bientôt, rivalisant en vers avec les amis de ses parents, elle acquit, encore adolescente, une notoriété que, par chance, son mariage ne contraria pas, bien au contraire. À dix-huit ans, elle épousa Zhao Mingcheng. Fils d'un brillant fonctionnaire appelé plus tard à jouer le rôle d'un Premier ministre, Mingcheng était un jeune lettré érudit, versé dans l'étude des bronzes archaïques alors nouvellement révélés à Anyang (au Henan). Le couple s'installa  à la capitale, Kaifeng. Ce fut, paradoxalement et presque aussitôt, le début des difficultés : dès 1102, le père de Li QingZhao dut s'exiler et attendre trois ans pour réintégrer enfin ses fonctions (1105) au Bureau des Rites. Puis le terrible jeu des factions frappa de nouveau : son beau-père, chassé du gouvernement (1107), en mourut promptement. 
 
La poétesse et son mari jugèrent alors prudent de quitter la ville, acceptant en province un poste plus modeste et plus sûr. Bien leur en prit et le bonheur, apparemment, fut au rendez-vous, lisible à travers de nombreux poèmes ainsi qu'un traité d'épigraphie rédigé ensemble. Mais au nord du Fleuve Jaune, la situation générale du pays empirait. La chute des Song du Nord (1126) et la création de la dynastie des Jin (par un peuple d'origine non-chinoise) contraignit bientôt les époux à émigrer plus loin vers le Sud, jusqu'à Nankin. Ils s'y s'installèrent (1128), en ayant perdu, à leur grande tristesse, la plus grande partie de leurs collections de bronzes antiques — difficilement transportables — ainsi que les peintures, vendues pour survivre. La vie reprit néanmoins, tandis que les Song reconstituaient peu à peu un gouvernement renaissant ; Zhao Mingcheng, recommençant une carrière, obtint un poste d'abord au Zhejiang, puis au Jiangxi. Mais ces drames et ces déplacements incessants avaient miné sa santé : il mourut (1129) sur le chemin de sa nouvelle affectation. Il avait quarante-huit ans. Pendant ce temps, les Jurchen avançaient toujours, plus insatiables et menaçants que jamais ; Li QingZhao, veuve et désespérée, finit par se réfugier (1132) à Hangzhou, où la Cour chinoise venait enfin de se fixer. Elle passa le reste de sa vie seule, trouvant refuge dans une écriture de plus en plus désespérée, où la mélancolie de l'amour perdu répond au thème patriotique de la patrie martyrisée. Elle mourut en 1151. 
 
 
 
La voix de Li Quingzhao est singulière en ce 12ème siècle : elle manifeste une vérité féminine qui ne se cache pas derrière un paravent. Le désir, le regret, l'alcool qui aide à oublier sont mis en scènes dans des pièces qu'une femme de l'époque n'était pas censée composer de cette manière et sur ce ton naturel :
 
La brume légère, les nuages lourds
et les jours tristes qui se trainent.
Du brûle-parfum d'or en forme de fauve
monte la fumée odorante de l'encens...
 
Par nature les fleurs se fanent
par nature les eaux s'écoulent.
un seul amour, une seule tristesse.
Comment échapper au chagrin?
A peine chassé de mon front
Il se glisse dans mon coeur...

Il y a quinze ans,
sous la lune épanouie,
Nous avons composé des poèmes
célébrant les fleurs.
Aujourd'hui, la lune et les fleurs
sont les mêmes,
Mais comment retrouver
les émois de jadis?


 
 
 

dimanche 9 février 2014

Expo Paquebot France, Musée d'Art et d'Industrie, St Etienne (42)

Embarquement immédiat...


En 1962 est inauguré le dernier grand paquebot français qui est tout entier dévoué à la croisière touristique. Construit dans l'ombre du Normandie et de son destin funeste, le France est aussi un témoin des changements qui s'opèrent au niveau de la clientèle d'une croisière.
Autrefois apanage d'une frange bien mince de la population, le nouveau paquebot s'adresse à une couche de la population plus large qui a vu ses moyens augmenter avec la croissance d'après guerre.



Les matériaux du bateau ainsi que le mobilier embarqué reflètent ce besoin de rentabilité et d'ouverture à la nouvelle classe moyenne française. Les plastiques, aciers et autres matières qui vont s'épanouir dans les années 50 et 60 seront employés par souci d'économie mais aussi comme signe de modernité et de sécurité.

Les usines stéphanoises, comme beaucoup d'usines françaises, seront les pourvoyeuses des innombrables pièces qui seront nécessaires à l'édification d'un tel moyen de transport.

Les décors encore luxueux font appel à des artisans et artistes que la bonne société parisienne croise et fait travailler depuis parfois des générations. On peut aussi observer cette tendance colorée qui n'ira qu'en s'accusant tout au long de la carrière du bateau, témoin des goûts de l'époque et de la culture pop naissante.

Outre des photos et mobilier divers, l'exposition présente certaines pièces du paquebot lui-même qui ont pu être achetées avant son démantèlement.




Une exposition à voir jusqu'au 31 mars 2014 :

http://www.musee-art-industrie.saint-etienne.fr/expositions/expositions

samedi 8 février 2014

Expo "Katsushika Ōi : Beauty of Light and Shadow", Ota Museum Tokyo

D'ombre et de lumière...

Courtesans Showing Themselves to the Strollers through the Grille





A partir des quelques oeuvres de Katsushika Oi, fille d'Hokusai, le musée Ota présente l'utilisation de l'ombre dans l'estampe ukiyoe. On peut déja souligner l'originalité d'un tel choix pour deux raisons :
> l'oeuvre de Oi est très peu connue et assez rare, l'artiste-femme étant une curiosité à l'époque.
> la présence de l'ombre dans les estampes est visible mais n'est pas un des effets les plus utilisés.

Hiroshige, 100 vues d'Edo
L'ombre est un élément toutefois essentiel des scènes nocturnes qui se multiplient dans les derniers temps de l'ère d'Edo et en début de l'Empire Meiji. Ce jeu influencé par l'art occidental fait aussi écho à l'idée de la complémentarité des contraires comme l'incarne le concept de Yin et Yang, importé de Chine.

Yoshitoshi, 100 aspects de la lune
Les oeuvres de la fin de l'ère Edo vont mettre en scène de manière radicale et poétique les jeux de l'ombre et de la lumière. Les scènes nocturnes vont se multiplier du fait de l'engouement du caractère mystérieux et dangereux de l'atmosphère des nuits nipponnes.

Ainsi, Yoshitoshi et sa série des 100 aspects de la lune explorent l'univers de la nuit et des drames qui peuvent survenir à travers le voile noir du ciel éclairé par l'astre lunaire.

Kunichika, 36 beautés
De même, le jeu des ombres sur les paravents sera un motif important des estampes mettant en scène l'érotisme nocturne ou les fantômes comme cette estampe de Kunichika présentant le chat-vamipre sous les traits de la courtisane Otoyo...mais je reviendrai sur cette estampe en particulier dans un autre billet...

Promenons-nous à travers les ombres au musée Ota jusqu'au 26 février!
 
 
Dernière nouvelle : en parcourant le site Babelio, je me suis rendu compte qu'un livre de K Govier La femme Hokusai venait d'être traduit et édité. Vous l'aurez compris, il s'agit de la biographie fictive de cette fille du peintre qu'on a bien oubliée...

mercredi 5 février 2014

Hyakunin Isshu 42

Kiyohara no Motosuke

 Nous avions juré
de nos larmes réciproques
essorant nos manches
que les flots ne franchiraient
le mont des pins de Sué

Père de Sei Shonagon, Motosuke dépeint dans ce poème de commande les amours qui ne peuvent que mal tourner : le motif des manches mouillées indique les pleurs des amants ainsi que celui du flot qui submerge nature et gens.

Cette tristesse immense est retranscrite grâce à la mention du Mont Sué, lieu qui est réputé comme un endroit inatteignable par la mer. Les serments semblent donc bien minces et les mots, encore une fois, bien fragiles devant l'amplitude des sentiments.


Hiroshige


L'estampe de la série Ogura met en scène un jeune homme appartenant à une riche famille de marchands d'Osaka : Wankyu. ce dernier est amoureux de la courtisane Matsuoyama et passe toute sa fortune. Ses parents l'enferment alors chez lui mais le jeune homme s'échappe et pris de folie, se met à danser dans les rues de la ville avant de se jeter et se noyer dans la rivière proche.

Outre le nom de la courtisane qui signifie Mont des pins comme dans le poème de Motosuke, le caractère qui se traduit par "essuyant nos manches" peut aussi se comprendre "être pris de folie", faisant référence à la danse éperdue que l'amant empêché se met à faire dans l'histoire.


Kunisada


 La folie masculine est moins mise en scène que celle de la femme et pourtant elle évoque un état encore plus pitoyable et inacceptable pour une éthique classique. Le fait même de faire danser le jeune homme est encore un signe de la déchéance du personnage car l'activité parait réservée aux femmes lorsqu'elle se produit en public.
L'amour contrarié devient ainsi un élément de dérèglement social et moral qui ne peut trouver une solution que par la mort, en l'occurrence le suicide, acte expiatoire de la part de l'amoureux face à la société.

Hirosada

dimanche 2 février 2014

Le Vent se lève de Miyazaki

Un adieu aux rêves?






Pour son dernier long métrage, Miyazaki décide de se pencher sur le destin d'un personnage historique : Jiro Horikoshi, l'inventeur du Bombardier Zéro, avion des Kamikazes et fleuron de l'armée japonaise durant la seconde guerre mondiale.





Le jeune Jiro est un personnage droit qui décide de donner forme à son rêve : celui d'un avion capable de défier les airs et de montrer au monde que le Japon n'est pas un pays en retard technologique. Nous suivons son parcours pour parvenir à la firme Mitsubishi qui l'embauche du fait de ses grandes qualités.

Le point fort du film est de ne tout de même pas faire de Jiro un héros parfait : il est bon, il fera tout pour réaliser ses rêves mais il laisse l'Histoire s'emparer de son invention. Il traverse la vie mouvementée des années 30 sans vraiment réagir, ne se fixant que la réalisation de son rêve.

Un autre point touchant est l'histoire amoureuse avec Naoko, jeune fille tuberculeuse que Jiro épousera mais qu'il ne pourra sauver. La présence du personnage féminin donne lieu aux séquences les plus émouvantes mais aussi les plus drôles du film.






Miyazaki met ainsi en scène un créateur qui sera broyé par l'Histoire (celle des Hommes comme son Histoire intime). L'auteur montre que le rêve peut être le moteur d'une vie malgré les échecs et les errances; ce que Jiro connaitra à de multiples reprises.

Le vent se lève...ce vers que Miyazaki emprunte au Cimetière marin de Valéry est à la fois le vers qui scellera l'amour entre les deux jeunes gens et le symbole d'une vie qui tentera de s'exprimer à travers les méandres du réel :

Le vent se lève!... Il faut tenter de vivre!
L'air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs!
Envolez-vous, pages tout éblouies!
Rompez, vagues! Rompez d'eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs!




Précipitez-vous sur vos grands écrans....Un beau moment à passer!
Et Merci M. Miyazaki!